Las de chercher en vain la substance sous le voile des modes qu'elle subit et de buter sans cesse au rempart des apparences formelles, conscient d'un formidable au del, le moins mystique des penseurs a voulu sonder un jour les arcanes du monde extra-sensible. Il a gravi la montagne jusqu'au temple du mystà ¨re ; il en a heurte' le seuil de son front et de sa pense'e.
Mais quoi les ge'ne'rations, avant lui, ont assie'ge' le sanctuaire sans y jamais de'couvrir une issue, et renonà §ant ce soleil inte'rieur qui fait fleurir aux vitraux des rosaces de lumià ¨re, elles n'ont garde' que l'e'blouissement de son mirage e'ternel. Les degre's solliciteurs du temple aboutissent au granit inhospitalier des murailles. Au fronton sont grave's deux mots qui donnent le frisson des choses inconnues SCIRE NEFAS .
Un caveau, dont la clef est perdue, s'ouvre quelque part dans le val. On dit qu'au cours des sià ¨cles de rares audacieux surent forcer le secret du souterrain oà ¹ des galeries sans nombre se coupent, entrelace'es ; l, sià ¨ge l'inexorable ministre d'une loi qu'on n'e'lude point. L'antique gardien des mystà ¨res, le Sphinx symbolique, debout sur le seuil, propose l'e'nigme occulte Tremble, Fils de la Terre, si tes mains ne sont pas blanches devant le Seigneur! Iod-He'và ª ne conseille que les siens.
Lui-mà ªme conduit l'adepte par la main jusqu'au tabernacle de sa gloire mais le te'me'raire profane s'e'gare infailliblement et trouve la mort dans les te'nà ¨bres du barathre. Qu'attends-tu ? Reculer est impossible. Il faut choisir ta route travers le labyrinthe ; il faut deviner ou mourir.
Gardez-vous de voir en ces symboles effrayants l'appareil d'une vaine menace. La haute science ne saurait à ªtre l'objet d'une curiosite' frivole le problà ¨me est sacre', sur lequel ont p li tant de nobles fronts, et questionner le Sphinx par caprice est un sacrilà ¨ge jamais impuni, car un tel langage porte le verbe en soi de sa propre condamnation.
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Mon c"ur n'a que faire de battre plus vite : la force invisible qui de'place ces meubles avec fracas est un courant odique soumis mon vouloir ; la forme humaine qui se condense et se masse dans la fume'e de ces parfums, n'est qu'une coagulation fluidique, reflet colore' du rà ªve de mon cerveau, cre'ation azothique du verbe de ma volonte'.
Celui qui se parle ainsi sans trouble ne court, certes, aucun danger; il me'rite le nom d'adepte.
-- Stanislas de Guaita, des Essais de Sciences Maudites
Wearied by the search for substance beneath the veil, the least mystical of thinkers is drawn ineluctably out from the convention life, stumbling incessantly on the rampart of formal appearances, vaguely conscious of a formidable beyond. He ascends a steep path to the temple of mystery, where he strikes his forehead at the threshold of his thought.
He is preceded by countless generations of seekers who have besieged the sanctuary of knowledge without ever discovering a way out, and renouncing this interior sun which is the source of the rosy bloom in the stained glass, they have retained only the dazzle of its eternal mirage. The beckoning facade of the temple leads to impenetrabl granite walls. Over the pediment are engraved two words that allure with the thrill of the unknown: "SCIRE NEFAS".
Somewhere this valley opens to a subterranean vault, the key to which is lost. It is said that over the centuries, a few daring bandits have succeeded in forcing the secret from a tessellation of chambers without number that intertwine below. They are guarded by the one minister of an inexorable law, the keeper of ancient mysteries, the symbolic Sphinx, standing on the threshold, who poses the eternal enigma "Tremble, Son of Earth, lest though should approach the Lord with unclean hands!"
He takes the adept by the hand, personally shows him to the tabernacle of glory; but the reckless, the profane, he who bears any faint mark of unworthiness inevitably loses his way in the dark, and perishes in the Barathron.
"What are you waiting for? There is no way back. You must choose your route through the labyrinth; if you cannot divine your path, you must die."
Ignore these warnings at your peril. The sacred science will not be decrypted by a dilettante, when so many noble minds have withered before the riddle of the Sphinx. To approach with frivolous intent is a sacrilege that never goes unpunished, for the very language of the insincere is the seed of his own damnation.
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